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23 – A pied entre Danube et Po
Il s’agit du périple géographique n°23 à partir de Budapest, capitale de la Hongrie, Aquincum des romains au 1er siècle. Départ du pont aux Chaînes (Széchenyi lánchíd du nom du comte hongrois István Széchenyi) qui traverse le fleuve Donau / Danube en reliant Buda (rive droite à l’ouest) et Pest (rive gauche à l’est) pour former Budapest.
L’itinéraire de 1170 km de longueur se déroule en direction du sud-ouest pour rejoindre le lac Balaton, plus grand lac hongrois, puis la Slovénie traversée dans sa plus longue diagonale en passant par Ljubljana, la capitale. L’entrée en Italie se fait au-dessus de Trieste, ville côtière du nord de l’Adriatique. L’itinéraire se poursuit vers l’ouest en direction du lago di Garda, plus grand lac italien. La fin du périple se trouve à San Giacomo Po en rive droite du Po où je rejoins mon chemin du delta du Po à Chevelu, c’était le 26 août 2017.
Longueurs Ce chemin entre Danube et Po a une longueur théorique de 1215 km : 360 km (30 %) en Hongrie • 11 km (1 %) en Croatie • 369 km (30 %) en Slovénie • 475 km (39 %) en Italie.
Altitudes L’altitude moyenne est de 190 m avec un maximum à 852 m, à proximité du partage des eaux entre la mer Noire et la mer Adriatique. L’altitude minimale est le niveau zéro de la mer Adriatique.
Compostelle La quasi-totalité de cet itinéraire suivra des chemins de Compostelle :
Via Pannonia en Hongrie (> Pannonia est le nom de la Hongrie sous l’empire roamin) • Jakobova Pot en Slovénie • Via Flavia puis Via Postumia en Italie. La liste de mes 54 chemins de Compostelle différents va encore s’allonger. > tableau iCi
Journal de ce périple en cliquant sur les liens de chacune des dates
Anglet <9/7/20> Budapest (Hongrie) <10/7> Budapest <11/7> Budapest <12/7> Zsámbék <13/7> Szárliget <14/7> Csákvár <15/7> Czókakő <16/7> Várpalota <17/7> Balatonalmádi <18/7> Pécsely <19/7> Szentbékkálla <20/7> Lesenceistvánd <21/7> Hévíz <22/7> Sármellék <23/7> Söjtör <24/7> Becsvölgye <25/7> Hegyhátszentjakab <26/7> Nemesnép <27/7> Dobrovnik (Slovénie) <28/7> Ormož <29/7> Ptuj <30/7> Štatenberg <31/7> Nova Cerkev <1/8> Braslovče <2/8> Zgornji Tuhinj <3/8> Kamnik <4/8> Ljubljana <5/8> Ljubljana <6/8> Vrhnika <7/8> Planina / Postojna <8/8> Razdrto <9/8> Tomaj <10/8> Trieste <11/8> Trieste <12/8> <13/8> Pocenia <14/8> Concordia Sagittaria <15/8> Motta di Livenza <16/9> Olmi / San Biagio di Callalta <17/8> Treviso <18/8> San Martino di Lupari <19/8> Vicenza <20/8> Veronella <21/8> Verona <22/8> Peschiera del Garda <23/8> Mantova <24/8> San Giacomo Po / Bergamo <25/8> Anglet.
Traversées de fleuves
Močilnik à Podnanos • Isonzo à Papariano • La Lanterna à Trieste • fiume Stella • fiume Tagliamento • fiume Lemene • fiume Livenza • fiume Piave • fiume Sile • fiume Brenta • fiume Adige • Mincio et Po •
Trois pays et leurs hymnes
J’ai pris l’habitude d’écouter attentivement les hymnes des pays que je vais traverser à pied. Ils sont souvent le reflet du peuple concerné. C’est aussi ma manière de respecter le pays et son identité.
– Hongrie : 93.028 km2 • 10 millions d’habitants • capitale : Budapest (1,8 millions d’habitants) • indépendance : octobre 1989 • entrée dans l’Union européenne : 1er mai 2004 • monnaie : forint (HUF) 1 € ≈ 350 HUF.
C’est un pays que je ne connais pas et c’est l’idéal de découvrir un pays, sans a priori, en le traversant à pied au départ de sa capitale. Pays meurtri notamment par le traité du Trianon du 4 juin 1920 qui a amputé son territoire de plus de 70% de sa superficie, partagée entre tous les pays qui l’entourent. Par ce traité, la Hongrie a également perdu son accès à la mer Adriatique. Rancoeurs qui sont encore fortes aujourd’hui même si l’intégration européenne de tous les pays concernés a atténué cette fracture. L’hymne hongrois (« Isten, áldd meg a magyart! » Dieu, bénis les Hongrois) est une prière d’espoir de paix suite aux souffrances du passé.
– Slovénie : 20.273 km2 • 2 millions d’habitants • capitale : Ljubljana (290.000 habitants) • indépendance : juin 1991 • entrée dans l’Union européenne : 1er mai 2004 • monnaie : euro (€ ou EUR).
J’ai passé quelques semaines en Slovénie en 2005. C’est un pays riche de grottes et terrains karstiques (karst est d’ailleurs un mot slovène), de lacs et de montagnes. Comme tout bon slovène, j’ai gravi en 2005 le Triglav (2864 m), point culminant de la Slovénie et des Alpes orientales. Il s’agit d’un grand sommet, pas facile d’accès, avec quelques passages d’escalade plus dangereux que difficiles, même lorsqu’ils sont équipés de barreaux métalliques. L’hymne slovéne chante l’espoir de paix avec les pays voisins.
– Italie : 301.336 km2 • 60 millions d’habitants • capitale : Roma (2,9 millions d’habitants) • unification : mars 1861 • république : juin 1946 • pays fondateur de l’Union européenne (1950) • monnaie : euro (€ ou EUR)
Je connais depuis longtemps l’Italie, ses montagnes et ses côtes, étant natif de Modane (Savoie), ville frontière avec l’Italie. Et en 2017, j’ai traversé l’Italie du Nord à pied entre rivières et racines. Il faut écouter les paroles de l’intéressant hymne italien, historique et géographique, pour ressentir à quel point ce pays meurtri a besoin de son Unité, des Alpes à la Sicile, pour se protéger.
La ligne A/M parcourt une petite partie de l’Italie du Nord, près de sa frontière avec la Suisse. Un minuscule territoire d’Italie coule même vers le Rhin. > Italie et > bassin du Po
Grands lacs et cours d’eau
Sur ce chemin entre le plus grand lac de Hongrie et le plus grand lac d’Italie, je traverserai une vingtaine de cours d’eau des bassins du Danube (mer Noire) et de la mer Adriatique.
> Bassin du Danube
– Donau : le Danube est le plus important fleuve d’Europe et du partage des eaux entre l’Atlantique et le bassin méditerranéen. Le pont aux Chaînes de Budapest, point de départ de mon chemin, est encore à 1682 km de la mer Noire.
– Lac Balaton : avec une superficie de 592 km2 et une longueur de 78 km, c’est le plus grand lac naturel de Hongrie et d’Europe centrale. Il est plus étendu que le lac Léman (581 km2 sur le Rhône) et le lac de Constance / Bodensee (536 km2 sur le Rhin). Mais avec une profondeur maximale de 12,5 m, le lac Balaton ne contient que 1,9 km3 d’eau (25 fois moins que le lago di Garda > Balaton vs Garda). L’exutoire des eaux du lac Balaton est le Sió (122 km), cours d’eau canalisé qui rejoint la rive droite du Danube.
– Mura (469 km) : cet affluent rive gauche de la Drava prend sa source à l’est des Alpes autrichiennes au coeur du cirque qui culmine au Frauennock (2678 m). La Mura traverse Graz, deuxième ville d’Autriche, et devient successivement frontière entre l’Autriche et la Slovénie, puis entre la Slovénie et la Croatie et enfin entre la Hongrie et la Croatie jusqu’à sa confluence avec la Drava. J’ai traversé en bateau la Mura (ici) après Odranci .
– Drava (706 km) : ce gros affluent rive droite du Danube prend sa source en Italie* et parcourt 6 pays. La Drava traverse Maribor, deuxième ville de Slovénie. Elle parcourt l’Autriche, la Slovénie et la Croatie. Elle constitue une longue frontière entre Hongrie et Croatie. Elle conflue avec le Danube en Serbie en amont de Belgrade. J’ai traversé la Drava à Ormož juste pour un petit tour à pied en Croatie (ici).
* La Drava prend naissance en Italie dans la commune de San Candido (Bolzano, Trentino-Alto Adige). Une seule autre commune d’Italie s’écoule vers la mer Noire par le bassin du Danube. Il s’agit de la commune de Livigno (Sondrio, Lombardia) traversée par l’Aqua Grande, la Spöl suisse, affluent rive droite de l’Inn.
– Dravinja (73 km) : j’ai traversé la Dravinja, affluent rive droite de la Drava près de Majšperk (Slovénie) et je remonterai sa rive droite pendant une vingtaine de km.
– Savinja (103 km) : affluent rive gauche de la Sava, entièrement en Slovénie. J’ai traversé la Savinja au pont de Parižlje.
– Kamniška Bistrica (35 km) : affluent rive gauche de la Sava en Slovénie. J’ai traversé la Kamniška Bistrica à Kamnik.
– Sava (993 km) : Gros affluent rive droite du Donau / Danube qui traverse la Slovénie, la Croatie, puis est frontière entre Croatie et Bosnie. La Sava conflue avec le Donau en Serbie à Belgrade. J’ai traversé la Sava entre Vikrče et Medno, à une dizaine de km au nord de Ljubljana, la capitale slovène.
– Ljubljanica (41 km) : ce court affluent rive droite de la Sava est issu d’un immense réseau karstique, une particularité de la Slovénie. Il traverse la capitale, Ljubljana.
> Fleuves adriatiques
Ces 10 fleuves sont parfois dits «orphelins» car leur bassin versant ne remonte pas jusqu’au la ligne continentale de partage des eaux A/M. Ce sont des fleuves côtiers (longueur <200 km ou bassin versant <10.000 km2), à l’exception de l’Adige (411 km – 12.200 km2).
– Vipava (50 km) : la Vipava est issue du même réseau karstique slovène que la Ljubljanica mais elle coule vers l’Italie et est un affluent rive gauche du fleuve adriatique Isonzo.
– Isonzo (145 km) : la plus grande partie du fleuve Isonzo coule en Slovénie sous le nom de Soča où il prend sa source dans la vallée de Trenta, au pied du versant ouest du Triglav. L’Isonzo rejoint la pointe nord de l’Adriatique en Italie, près de Monfalcone.
– Stella (37 km) : ce court fleuve issu d’une résurgence se jette dans la laguna di Marano au nord de l’Adriatique. Je le traverserai à Palazzolo dello Stella.
– Tagliamento (173 km) : il prend sa source au Passo della Mauria (1298 m) qui sépare les vallées du Tagliamento et du Piave (voir plus loin). Mon chemin traversera le Tagliamento à San Michele al Tagliamento à une vingtaine de km en amont de son delta dans l’Adriatique, entre le territoire des communes de Lignano Sabbiadoro et San Michele al Tagliamento (Bibione).
– Lemene (57 km) : ce court fleuve est issu de résurgences de la plaine du Friuli. Il rejoint l’Adriatique près de Caorle, surnommée la perle de l’Adriatique ! Je traverserai le Lemene à Concordia Sagittaria.
– Livenza (111 km) : le fiume Livenza est alimenté en permanence par d’importantes sources vauclusiennes (résurgences karstiques). Son affluent rive gauche le Meduna est presque aussi long (96 km). Le Livenza rejoint l’Adriatique à Porto Santa Margherita. Je longerai sa rive gauche sur une dizaine de km à partir de Santo Stino di Livenza avant de le traverser à Motta di Livenza.
– Piave (231 km) : le fiume Piave prend sa source près de la frontière entre l’Autriche et l’Italie en bordure du massif des Dolomites, sous le Monte Peralba (2670 m), un sommet des préalpes orientales méridionales faisant partie des Alpes carniques. Le Piave est aussi connu pour deux batailles italiennes contre les austro-allemands : défaîte en octobre 1917 (bataille de Caporetto entre Isonzo et Piave) et une victoire en juin 1918 (> canzone del Piave). La ville de Longarone au bord du Piave a subi la catastrophe du barrage de Vajont (affluent rive gauche du Piave), c’était le 9 octobre 1963 et il y a eu 2168 morts. Le Piave rejoint l’Adriatique à Cortellazzo. Je le traverserai une quarantaine de km à l’amont de son embouchure, à Ponte di Piave.
– Sile (73 km) : la résurgence du Sile se trouve à Casacorba à une dizaine de km à l’est de Castelfranco Veneto. Le Sile est le plus important fleuve de la laguna di Venezia. Je remonterai le Sile sur une vingtaine de km à partir de Treviso.
– Brenta (175 km) : le Brenta est un fleuve important en terme de débit. Il prend sa source au lago di Caldonazzo, non loin de la vallée où coule l’Adige. Il rejoint l’Adriatique sur la commune de Chioggia, 3 km au nord de l’embouchure de l’Adige. Je traverserai le Brenta au pont de Carturo en direction de Vicenza. J’ai déjà traversé le Brenta à Chioggia, c’était le 21 août 2017 pour rejoindre mon chemin de 2017.
– Adige (414 km) : le fiume Adige est un des grands fleuves d’Italie même si son bassin ne remonte pas jusqu’à la ligne A/M. Il prend sa source au Passo di Resia (1507 m), col frontière entre l’Autriche et l’Italie. Le fiume Adige rejoint l’Adriatique à Chioggia, 3 km au sud de l’embouchure du Brenta. Je le longerai pendant plus de 50 km de part et d’autre de Verona, une grande ville historique (260.000 habitants) où je ferai étape.
> Bassin du Po
Une vingtaine de km après Verona, je quitterai l’Adige et entrerai dans le bassin du Po, terme de ce périple.
– Lago di Garda (370 km2) : le lago di Garda est le plus grand lac italien. Ce lac glaciaire est profond (346 m au maximum) et il contient plus de 50 km³ d’eau qui mettent 27 années à se renouveler, d’où l’importance de ne pas le polluer. Il est traversé par le fiume Mincio. Je longerai la rive sud du lac sur quelques km entre Ronchi et Peschiera del Garda. > Balaton vs Garda
– Mincio (209 km) : le Mincio (Sarca en amont) est l’exutoire du lago di Garda qui rejoint le Po en rive gauche dans la commune de Governolo, une de mes étapes du 26 août 2017.
– Po (658 km) : le Po est un des 20 grands fleuves dont le bassin versant remonte jusqu’à la ligne A/M. Le Po lui-même prend sa source au Monte Viso, bien loin de la ligne A/M. Seulement deux de ses affluents rive gauche le rattachent à la ligne A/M : le Ticino (lago Maggiore) et l’Adda (lago di Como). > bassin du Po
A San Giacomo Po, en rive gauche du Po, c’est la fin de ce périple en rejoignant mon chemin de 2017. C’était le 26 août 2017.