Cols routiers A/M

C’est par la route que l’on franchit le plus souvent la ligne A/M…

La ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée (ligne A/M) passe naturellement par une multitude de cols. Les cols ont leur importance car c’est en partant d’eux que l’on peut tracer précisément sur les cartes les lignes de partage des eaux. En effet, comme les cols correspondent à des points bas où l’eau se partage avec certitude, c’est toujours à partir d’eux que l’on réalise les tracés en utilisant les lignes de niveau des cartes topographiques.

Les voies de communication historiques qui franchissent les plus hauts reliefs ont été améliorées depuis près d’un siècle afin que les véhicules puissent les utiliser confortablement. C’est aujourd’hui le tourisme qui explique en grande partie la fréquentation des routes qui mènent aux cols de montagne. Ce sont donc des endroits privilégiés pour signaler et expliquer la ligne de partage des eaux Atlantique / Méditerranée, en profitant de l’arrêt des véhicules, moments où leurs occupants s’aèrent le corps et l’esprit et peuvent, le cas échéant, s’intéresser aux eaux qui courent. Sans oublier les cyclistes et les marcheurs déjà un peu plus aérés !

Vous trouverez ci-dessous l’inventaire des plus hauts cols routiers franchissant la ligne A/M. Nous n’avons retenu que les cols d’altitude supérieure ou égale à 2000 m, dont la route est asphaltée et ouverte à tous véhicules par les deux versants du col. Certains de ces cols peuvent être fermés en hiver pour cause d’enneigement.

De ce tableau on peut tirer les enseignements suivants :
Suisse : les très hautes montagnes suisses n’ont pas empêché les hommes de communiquer : 8 des 17 cols routiers à 2000 m d’altitude ou plus se trouvent en Suisse. Le Sanetschpass (2252 m) n’est pas pris en compte car il n’est accessible que par un seul versant. A noter que de nos jours, les suisses ont laissé les cols au tourisme et se sont mis à creuser des tunnels incroyables, souvent sous les grands cols.
Andorre : le port d’Envalira n’est que 20 m en dessous du roi des cols routiers de la ligne, le Furkapass d’où l’on contemple le glacier du Rhône, alors que le port d’Envalira permet plutôt de satisfaire les consommateurs compulsifs !
Italie / Suisse : Le Splügenpass (passo dello Spluga), est le seul col frontière de ce tableau, entre le massif d’Oberhalbschtein et les Alpes Lépontines. Le passo dello Spluga est considéré comme le lieu d’Italie le plus éloigné à vol d’oiseau d’une mer (237 km).
Maroc : on y trouve 4 cols routiers bien placés dans ce classement qui traversent le Moyen-Atlas (col de Zad et Tizi n’Ouaousra) et le Haut-Atlas Oriental où le Tizi n’Ugerd (n° 6 de ce top 17) franchit la ligne A/M près d’Anemzi, 4,7 km avant son extrémité sud. Le Tizi Bou Taouelt a quant à lui été découvert lors du périple marocain de mai 2018. A noter que d’autres cols marocains sont franchis par les véhicules au-dessus de 2000 m mais par des pistes non asphaltées et non sécurisées.
Autriche : merci à Gérard de nous avoir signalé le seul col routier autrichien de ce classement, le Bielerhöhe (2036 m). Ce col a deux particularités, uniques parmi les cols de ce tableau :
• sa route est à péage pour les véhicules à moteur (une bonne idée pour encourager le passage en bus, vélo ou à pied).
• sur ce col, un lac artificiel a été construit, le Silvretta-Stausee (39 millions de m³ d’eau) qui respecte les écoulements naturels entre Vorarlberg et Tirol. La ligne A/M passe sur la digue nord-est de ce lac.
Espagne : 2 cols routiers espagnols sont dans ce top 15, un dans les Pyrénées et l’autre dans la Sierra Nevada, le puerto de la Ragua, pile à 2000 m !
France : le plus haut col routier français de la ligne A/M dépasse de 1 m les 2000 m. Il s’agit du port de Pailhères (passage fermé en hiver) qui relie la commune méditerranéenne de Mijanès à celle atlantique de Ascou. Occasion de découvrir la micro-région du Donezan et son exception qui plaît forcément à notre association.

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